Lunery et son histoire

La Vallée du Cher

La Vallée du Cher, qui sert d’écrin à quelques joyaux de notre patrimoine, dispose de nombreux atouts qui en font l’un des principaux affluents de la Loire, tant sur le plan de la faune, de la flore que des paysages.
Le Cher prend sa source à Mérinchal (Creuse) à une altitude de 713m, entre la Combraille et les contreforts du plateau de Millevaches. Il se jette dans la Loire à Villandry, dans l’Indre-et-Loire, un village près de Tours.
Le Cher est une rivière tranquille avec des paysages multiples.

Quatorzième rivière de France par sa longueur avec 367km de cours, le Cher traverse trois régions (Limousin, Auvergne, Centre), cinq départements (Creuse, Allier, Cher, Loir-et-Cher, Indre- et Loire), sans compter deux auxquels il sert de frontières (Puy-de-Dôme et Indre).

En savoir +

La Commune

FICHE D’IDENTITÉ
Superficie : 3121 ha

Altitude : 130 à 165 m
Habitants : 1591 (au 1er janvier 2018)
Nom des habitants : Lunérois
Communauté de Communes Fercher Pays Florentais

Maire : M. Sylvain JOLY

Informations pratiques

 

Restitution du diagnostic de Territoire (Mars 2024)

Lunery

Lunery est située en Région Centre, dans le triangle Bourges, Vierzon, Issoudun, à une vingtaine de minutes de Bourges et de l’autoroute A71. Le village, au coeur de la Champagne Berrichonne, s’étend dans un cadre privilégié au bord des rives du Cher, avec son arboretum. C’est une commune constituée de deux centres importants (Lunery et Rosières) et de plusieurs hameaux et lieux-dits (L’Echalusse, Chanteloup, une partie du Grand-Malleray, La Brosse, La Vergne, Bellechaume, La Bruère, La Pompe, Les Clapières, Grange Neuve et les Rimberts). Notre commune est riche d’un passé de plus de vingt siècles. De nombreuses traces témoignent d’une implantation ancienne, au moins de l’époque gallo romaine.

Aujourd’hui, Lunery, située dans un environnement industriel, souffre de la disparition de ses entreprises et celles alentours, due principalement à leur délocalisation. L’agriculture y reste présente ainsi que les artisans et les commerçants.  Le tourisme ne demande qu’à se développer avec le camping intercommunal sur les bords du Cher, le Musée de la Fonderie et le site protégé du biotope du Patouillet à la pelouse calcaire.

Le tissu associatif de la commune est dynamique et ne manque pas d’idées pour animer le village : salon artistique de la Pentecôte, Marché de Noël, brocantes, théatre…
Le sport est aussi très présent avec de multiples équipements municipaux à la disposition des associations et des Lunérois : terrains de football engazonnés,  terrain de rugby,  courts de tennis, esplanades pour la pratique de la pétanque…

 

De Luneriacum à Lunery

Sa position privilégiée sur le Cher en fit un lieu de détente idéale de l’époque gallo-romaine. Les Romains de la riche capitale d’Avaricum (Bourges) s’établirent dans de belles villas : de nombreux vestiges retrouvés en différents endroits de la commune en font foi.

La découverte la plus sensationnelle fût celle de « La Mosaïque » (1er ou 2ème siècle) vers 1862 lors de la construction d’une maison du bourg située à une centaine de mètres au sud-ouest de l’église, à l’emplacement actuel de la salle Gérard Philipe. Cette œuvre est unique dans la Civitas Biturigum.  Elle a été trouvée à un mètre de profondeur, en bon état, avec de belles proportions : 6mx4m, où sont représentés des oiseaux aquatiques évoluant parmi les fleurs de nymphéas rouges et jaunes.

Cette mosaïque n’a pu appartenir qu’à une construction importante – riche habitation ou thermes. Elle peut être vue au musée du Berry de Bourges ainsi qu’une statue de Mercure sans tête.

C’est au moment de sa transformation en paroisse que le territoire gallo-romain dénommé Luneriacum prit le nom qu’il allait, avec des modifications au fils du temps, garder au long des siècles. Depuis 1450, c’est-à-dire depuis la fin de la guerre de cent ans, notre village porte son nom actuel.

Le premier peuplement de l’Europe

Au travers des industries préhistoriques dites « archaïques » du site de LUNERY-ROSIERES « La Terre des Sablons ».

Les alluvions du Pléistocène inférieur (de 1,8 millions d’années à 0,8 Ma) et moyen (de 800 000 à 128 000 ans) dans le secteur du Berry et le secteur de Sologne de la Vallée du Cher ont livré depuis une vingtaine d’années de nombreux sites archéologiques. Le plus ancien d’entre eux est celui de LUNERY-ROSIERES « La Terre des Sablons » dont les datations ont donné un âge de 1,1Ma environ, confirmant la très grande ancienneté de la première vague de peuplement en Europe. Ce site est aussi la preuve que les hommes ont occupé des zones bien plus septentrionales que l’on pensait, et pas uniquement le sud de l’Europe, où la plupart des sites connus à l’heure actuelle sont localisés.

Le minerai de fer

Les calcaires de la Vallée du Cher présenteraient de nombreux gisements de minerai de fer. De vastes forêts couvraient une grande partie de la région. Les deux éléments essentiels de la métallurgie se trouvaient donc réunis. Ce minerai était exploité par les fonderies de Rosières entre 1877 et 1906, date à laquelle s’éteignirent les hauts fourneaux.

L’extraction se faisait soit à ciel ouvert, soit par des puits inclinés ou verticaux, étroits et peu profonds, creusés suivant les veines de minerai à partir d’affleurements. C’était un minerai de fer de très haute qualité (1800kg de fer par m3). Il était ensuite lavé sur les rives du Cher dans les patouillets (vasques d’eau vive). Cette pratique a donné son nom au lieu-dit « Le Patouillet » au bord du Cher dans le secteur de Chanteloup.

Les petites billes brunes (pisolithes ferrugineuses) attestent de la richesse en minerai de fer de la région. Le site de Chanteloup, à l’aspect rougeâtre fût particulièrement riche en minerai, il était devenu le centre le plus actif d’exploitation des minerais du Cher.

A découvrir sur Lunery :

  • L’Eglise Saint Privat
  • Le Moulin de Roziau situé sur le camping
  • L’Espace d’agrément et de pêche à La Brosse
  • L’ancienne gare typique SNCF de Lunery et ses aiguillages

Eglise Saint Privat

L’église Saint-Privé (ou Saint-Privat), placée sous la titulature de Privatus, évêque de Mende martyrisé au IIIème siècle, est bâtie sur une structure gallo-romaine. Des éléments confirment l’ancienneté de l’implantation chrétienne au VIème siècle par la présence d’un culte voué à Saint-Aubin, évêque d’Angers, réputé guérir les enfants chétifs. La base de la tour-clocher actuelle remonte au XIème ou XIIème siècle. On a superposé un étage au XIIIème siècle, percé de 3 fenêtres géminées. Intérieurement, on découvre une voûte ogivale en bois qui doit être du XVIème siècle, 2 vitraux modernes et des peintures exécutées en 1960. Les vitraux rompent avec la tradition en glorifiant le travail manuel au lieu d’illustrer des thèmes religieux ou spirituels. L’un représente les ouvriers fondeurs de l’usine de Rosières, et l’autre les travaux des champs à l’époque de l’agriculture mécanisée. Ils transcrivent la dualité sociale de la réalité économique contemporaine dans la commune. La première mention faite de l’église date de 1327.

En 1789, après avoir été complètement dépavée, l’église fût louée pour servir de grange.

En 1891, en supprimant le dallage, on découvrit une grande pierre tombale qui recouvrait une sculpture et qui avait été faite au milieu de ruines antiques  (monnaies de l’an 258)

Les ruines du Moulin de Roziau

Sur l’actuel terrain de camping se dressent les ruines imposantes du Moulin de Roziau, à cent mètres de la rivière du Cher. Là, coulait un bras du Cher, dont on devine le tracé par la petite rivière qui court derrière la mairie. La construction impressionne par ses dimensions et demeure excellente malgré quelques chutes de pierres dues à l’érosion.

Ce sont peut-être les ruines d’un moulin dépendant du Château de Champroy tout proche, implanté sur le bief du Cher. Le chemin qui y conduit, longeant la voie ferrée, a été appelé « Le chemin du meunier » sur la proposition d’un villageois. Les historiens, s’appuyant sur des aveux anciens, affirment que le moulin de Roziau aurait également été rattaché à Massoeuvre. Son origine remonte au XVème Siècle. Les murs mesurent 1m d’épaisseur et conservent des trous de boulin servant à supporter les échafaudages. La ville de Lunery a fait consolider les ruines.

Le château de Champroy

Les formes anciennes de ce toponyme (nom propre à caractère géographique) indiquent qu’il provient de l’expression « campus rubeus », signifiant « champs rouge ». Des travaux dans les fondations, durant la seconde moitié du XIXème siècle, ont mis au jour un dallage en brique rouge gallo-romaine, un ensemble de monnaies dont la datation s’étale du début du 1er siècle au début du IVème siècle, ainsi qu’une statue de Mercure assis, en pierre. L’origine de Champroy remonte sans doute, à l’époque carolingienne, aux invasions normandes (vers 800), selon certains historiens, époque où les communications fluviales étaient très importantes. Il dût être une villa romaine. Connu depuis le XIIIème siècle et appartenant alors à Hugonin de Verdier, il constitue un fief dépendant de Vierzon jusqu’au XVIIème siècle. Un des propriétaires fût le Docteur Témoin, une des gloires de notre Berry par sa science chirurgicale. . L’actuelle demeure fort modifiée aujourd’hui, propriété privée, comporte deux étages flanqués de deux tours.

Le Grand-Bayet

C’est une remarquable maison du bourg du XVIème siècle appelée aujourd’hui le Grand-Bayet. Habitée en 1507 par un certain Guillaume Desvaux, cette bâtisse passe pour avoir été une grange des dîmes. Au début du XIXème siècle, les murs en ruine d’un parc s’y distinguent encore, disparus depuis.

Pour information : Massoeuvre
Marseuvre, devenu Massoeuvre vers 1800, était une châtellerie s’étendant sur Lunery et Le Coudray. Avant l’an 1200, s’y trouvaient un château et un moulin. En 1270, elle dépendait de la seigneurerie de Mareuil. En 1505, Marie de Saint-Palais, dame de Mareuil, la vendit ainsi qu’une partie de Lunery à Messire Du Puy seigneur de Coudray. Depuis la révolution, Massoeuvre fait partie de la commune de Saint-Florent.

Références :

  • « Le Patrimoine des Communes du Cher », Editions Flohic
  • « Le Cher à travers Lunery, Saint-Florent-sur-Cher et Villeneuve-sur-Cher », document réaliser par un groupe de travail, dont le projet est de valoriser la Vallée du Cher traversant les communes de la Communauté de communes FerCher – Pays Florentais.
  • « Lunery et Rosières à travers les âges », du Chanoine Henri Marquet, aux Editions Laboureur et Cie.
  • « Géochronologie et Préhistoire des formations fluviales fossiles en Région Centre », de Jackie DESPRIEE, Pierre VOINCHET, Hélène TISSOUX, Jean-Jacques BAHAIN, Christophe FALGUERES et Gilles COURCIMAULT, Association ARCHEA)
  • « Mémoire en Images : Saint-Florent – Rosières », de Michel Pinglaut, aux Editions Alan Sutton

Ces ouvrages sont disponibles à la Bibliothèque Municipale de LUNERY.

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